Sep 14, 2010

[La pause-café] Médicament qui allègent le jeûne

Rav Ovadia Yossef, chelita

Question :

Est-il permis de prendre avant le jeûne de Yom Kippour, une capsule ou un sirop facilitant le jeûne, ou bien faut-il s'en abstenir ?

Réponse :

Il est expliqué dans la Guémara Yoma (74b) que la mortification principale ordonnée par la Torah le jour de Yom Kippour est le jeûne, qui impose à l'individu de rester toute une journée sans boire ni manger. Il est également expliqué que toute personne qui mange le 9 Tichré, c'est-à-dire la veille de Yom Kippour, la Torah considère que cette personne a jeûné le 9 et le 10. Rachi précise que la Torah ordonne de manger le 9 afin de pouvoir jeûner le 10. Notre maître le Roch écrit que c'est un signe d'amour qu'Hachem exprime envers Israël pour leur signifier de se préparer au jeûne dès la veille, en se renforçant par une bonne alimentation.

Nous en déduisons que la Torah n'ordonne pas à l'individu de s'imposer des souffrances de façon active, mais seulement de façon passive, en se privant de nourriture le jour de Yom Kippour. Mais nous ne sommes absolument pas tenus de provoquer la difficulté du jeûne. Comme la Guémara l'explique en disant qu'il ne faut pas s'imposer d'aller s'exposer au soleil le jour de Yom Kippour sous prétexte que le soleil provoquera une souffrance, car ce n'est pas cette souffrance que la Torah ordonne ce jour là.

Nous comprenons donc qu'il est permis d'utiliser des moyens divers pour faire en sorte que le jeûne passe plus facilement.

Tel est le Din au sujet de la prise d'un comprimé qui allège le jeûne, ou bien en réalisant toutes sortes de Ségoulot (remèdes) qui allègent le jeûne, car il n'y a là aucun interdit.

En particulier pour une personne qui souffre considérablement de maux de tête en conséquence du jeûne.

C'est ainsi que tranche notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita dans son livre Chou't Yabiya' Omer (tome 9), qu'une personne qui souffre considérablement du jeûne de Yom Kippour est autorisée à prendre un comprimé qui allège le jeûne, afin de ne pas ressentir la souffrance du jeûne.

Cependant, notre maître le Rav Chlita écrit aussi dans son livre 'Hazon Ovadia (Yamim Noraïm) que même s'il est effectivement permis à une personne qui souffre des conséquences du jeûne, de prendre avant le jeûne différents moyens pour alléger le jeûne, malgré tout, on ne peut permettre de prendre pendant le jeûne lui-même un suppositoire qui allège le jeûne. Notre maître le Rav Chlita cite aussi les propos de son ami le Gaon Rabbi Chélomo Zalman OYERBAH' z.ts.l à ce sujet, qui qualifie un tel geste de « faire preuve de tricherie dans le domaine de la Torah », car même s'il est permis de le faire, malgré tout, le fait de prendre un moyen médical le jour du jeûne de Yom Kippour pour ne pas ressentir la faim, un tel geste n'en reste pas moins détestable.

Seules les personnes qui ne pourront absolument pas poursuivre le jeûne sans prendre ces suppositoires, pourront les prendre même le jour de Yom Kippour.

En conclusion :

Une personne qui souffre considérablement des conséquences du jeûne, est autorisée à prendre la veille du jeûne des comprimés qui allègent le jeûne.

Le jour du jeûne lui-même, on ne peut autoriser l'utilisation de suppositoires ou autre pour diminuer la sensation de faim, comme nous l'avons expliqué. (Halacha Yomit)

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Envoyé par David dans La pause-café le 9/15/1990 07:13:00 AM

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