Sep 15, 2010

[La pause-café] La veille de Yom Kippour

Rav Ovadia Yossef, chelita

Il est écrit dans la Torah (Vaykra 23) :

« …Vous jeûnerez le 9 du mois, au soir… »

Ce qui veut dire que, dés le soir qui précède le 10 Tichré, entre en vigueur l'obligation de jeûner à Yom Kippour.

Nos maîtres font remarquer, dans la Guémara Bérah'ot (8a), que les termes du verset sont ambigus, car il aurait été plus juste d'écrire « le 10 du mois », et implicitement, nous aurions su que le jeûne débute depuis la veille au soir, puisque dans toutes les lois de la Torah, une date débute toujours la veille au soir, comme le Chabbat par exemple, qui entre dés le couché du soleil du vendredi, et non pas samedi matin.

Nos maîtres répondent à leur propre question en disant que les termes employés par le verset - « Vous jeûnerez le 9 du mois, au soir… » - indiquent en réalité un enseignement supplémentaire, qui est le suivant :

Toute personne qui mange et boit la veille de Yom Kippour, sera considérée comme quelqu'un qui a jeûné le 9 et le 10 Tichré.

Il est convenable de diminuer le travail la veille de Yom Kippour, afin de pouvoir accomplir cette Mitsva de manger et de boire.

Toute personne qui travail la veille de Yom Kippour, ne verra jamais de Bera'ha (de bénédiction, de réussite) du fruit de ce travail.

Plusieurs raisons ont été données à cette Mitsva de manger et de boire la veille de Yom Kippour :

Le ROCH écrit que puisqu'Hachem, dans son amour pour nous, nous a ordonné de jeûner le jour de Yom Kippour, afin de prendre conscience de nos fautes et de demander leur expiation, il nous a donc également ordonné de nous fortifier physiquement en mangeant et en buvant avant Yom Kippour, afin que nous puissions jeûner le lendemain.

Le Chibolé Ha-Leket écrit qu'au contraire, le fait de manger et de boire la veille de Yom Kippour, provoque de plus grandes difficultés à jeûner le lendemain, et par cela, nous accomplissons les termes du verset « Vous jeûnerez le 9 du mois, au soir… ».

Le livre Sefat Emet ajoute une explication supplémentaire à la Mitsva de manger et de boire la veille de Yom Kippour :

Lorsque l'on mange et que l'on boit, nous sommes, de façon naturelle, rempli d'une certaine forme de joie et de bonne humeur, et donc plus enclin à aller demander pardon aux personnes que l'on a offensé, ou plus enclin à accorder le pardon aux personnes qui nous ont offensé.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita écrit que les femmes sont également soumises à l'obligation de manger et de boire la veille de Yom Kippour, bien que c'est une Mitsvat 'Assé Chéhazéman Guérama (une obligation positive dépendante d'un moment précis), et que selon la règle, les femmes sont exemptes de toute Mitsvat 'Assé Chéhazéman Guérama, mais cependant, puisque selon l'explication du ROCH citée plus haut, la raison à cette Mitsva réside dans le fait de se fortifier physiquement afin de pouvoir jeûner, or, les femmes sont soumises à l'obligation de jeûner le jour de Yom Kippour, elles sont donc également concernées par la Mitsva de manger et de boire la veille de Yom Kippour.

La veille de Yom Kippour, nous avons la tradition de prier l'office de Minh'a très tôt, en début d'après midi.

A la fin de la 'Amida de Minh'a la veille de Yom Kippour, après avoir dit le 1er Yhyou Leratson, nous disons le Vidouï ainsi que le 'Al H'et (voir rituel de Yom Kippour). Ensuite, nous allons prendre la Séouda Ha-Mafseket (le dernier repas avant le jeûne).

5 interdits sont en vigueur ce jour là :

Manger et boire,
Se laver,
S'enduire (huile, crème, pommade…),
Porter des chaussures en cuir,
Pratiquer l'intimité conjugale.

Tous ces interdits entrent en vigueur dés l'entrée de la fête.

A Yom Kippour, la Mitsva de Tossefet (avancer l'heure d'entrée de la fête) est ordonnée par la Torah.

C'est pour cela qu'il faut cesser toute activité interdite à Yom Kippour, un peu avant l'heure réelle de la Shki'a (le coucher du soleil). Il est bon d'augmenter d'environ ¼ d'heure.

Il est une Mitsva d'allumer des Nerot la veille de Yom Kippour, comme nous le faisons la veille de Shabbat.

Avant d'allumer les Nerot, Il faut réciter la Bera'ha suivante :

BAROU'H ATA A.D.O.N.A.Ï ELOHENOU MELE'H HA'OLAM ACHER KIDDECHANOU BEMITSVOTAV VETSIVANOU LEHADLIK NER CHEL YOM HAKIPPOURIM.

Une femme qui ne se rend pas à la synagogue le soir de Yom Kippour, et qui n'entendra pas la Bérah'a de Chéheh'eyanou de la bouche du H'azzan (l'officiant), doit réciter 2 Bérah'ot lors de l'allumage :

Celle de LEHADLIK NER CHEL YOM HAKIPPOURIM et celle de :
CHEHE'HEYANOU

Mais attention !!!

Avant de réciter la Bérah'a de Chheh'eyanou, elle doit veiller à retirer ses chaussures en cuir, car dès l'instant où elle va dire Chheh'eyanou, elle reçoit la Kédoucha de Yom Kippour, et doit se soumettre à tous les interdits de Yom Kippour.

Nous avons la tradition de prier les 5 Téfilot de Yom Kippour enveloppés du Talit.
C'est pourquoi nous avons la tradition de s'envelopper du Talit avant l'heure de la Chki'a (avant le couché du soleil), afin de pouvoir encore réciter la Bérah'a sur le Talit. (Halacha Yomit)

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Envoyé par David dans La pause-café le 9/16/1990 08:55:00 AM

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