Jul 3, 2010

[La pause-café] Maigrir et émouna (1)

Maigrir et émouna (1)

« David-Yis'haq,

J'ai un problème de surpoids ; je dois perdre 15 kilos pour retrouver mon poids normal. Si vous saviez comme c'est dur d'entendre les remarques de certaines personnes à propos de mon poids ! Cela me blesse profondément. Également, j'ai beaucoup de difficultés à m'habiller et je soufre tellement de cette situation. Est-ce Hachem qui m'envoie cette lourde épreuve à supporter ? J'ai essayé tous les régimes et il n'y en a aucun que j'arrive à faire. Presque tous les soirs, je demande à D-ieu de m'aider. Je souffre et parfois, après certaines réflexions de la part des membres de ma famille, je m'en vais pleurer seule dans ma chambre. Pouvez-vous faire quelque chose pour m'aider s'il vous plait ? Merci. » (Leslie A., France)

Chère Leslie,

J'ai été très peiné d'apprendre ce que vous me dites dans votre lettre. Non seulement faire des remarques désobligeantes envers une tierce personne est une transgression extrêmement grave de la halakha, mais la cruauté de ce comportement n'est presque jamais mesurée à sa juste valeur. Pour quelle raison une âme juive désirerait-elle infliger une certaine dose de souffrance à une autre ? Notre histoire n'est-elle pas suffisamment remplie d'épreuves et de drames pour que nous utilisions la parole pour afficher notre amour de l'Autre ou – si nous en sommes incapables – ou que nous nous taisions ?

L'amour du peuple juif

Je comprends qu'il soit difficile de se retenir devant des personnes particulièrement méchantes ou qui nous veulent du mal. Savoir que ces personnes font partie du peuple juif n'est pas toujours suffisant pour nous apaiser. Cependant, qu'on se permette de faire de la peine à une personne pour une question de kilos superflus est désolant. La mitswa de Ahavath Israël (l'amour du peuple d'Israël) est un aspect essentiel de notre relation avec D-ieu.

En faisant souffrir une âme juive, nous devrons rendre des comptes au Ciel et nous aurons intérêt à avoir eu des bonnes raisons pour agir de la sorte. En aucun cas, cela ne semble s'appliquer à votre situation et peu importe si les personnes auxquelles vous faites référence ont des motifs louables pour vous faire pleurer. Tous s'envolent à la vue de vos larmes.

Si vous aimez ces personnes, priez abondamment pour elles car leur faute est grande et leur attitude irresponsable. Si vous avez la possibilité de leur dire qu'elles devraient arrêter de vous parler ainsi, faites-leur bien comprendre que cela est – avant tout – dans leur intérêt. Ces personnes scient la branche sur laquelle elles sont assises et toutes les mitswoth qu'elles auront faites durant leur vie ne pèseront pas lourd devant leur comportement abominable.

Nous apprenons dans le livre de Chmouel I que 'Hanna – la future mère du prophète – n'avait pas d'enfants et que cela la faisait grandement souffrir. Constatant que les prières de 'Hanna ne recevaient pas de réponse favorable du Ciel, Peninna (la seconde femme du mari de 'Hanna) lui faisait régulièrement des remarques désobligeantes à propos de son manque d'enfants afin de la peiner encore plus... ce qui rendrait ses prières encore meilleures ! « Mais sa rivale l'exaspérait sans cesse pour provoquer ses murmures, parce que D-ieu avait refusé à son sein la fécondité. » (Chmouel I, I:6)

L'intention de Peninna était pure. De fait, elle ne souhaitait qu'une chose : le bonheur de voir 'Hanna enfanter. Cependant, cette intention ne compta pour rien face à la peine que Peninna infligeait à 'Hanna et la punition céleste fut sans appel : tous les enfants de Peninna moururent de son vivant. Le coût de la peine que nous infligeons à une autre âme juive est trop élevé pour qu'il soit mérité. Priez, priez énormément dans votre amour pour les personnes de votre entourage qui vous peinent.

Dans la deuxième partie de ma réponse, je répondrai plus en détail par rapport à votre problème particulier.

À suivre...

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Envoyé par David dans La pause-café le 7/04/2010 12:02:00 AM

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